Voile : Retailleau dans tous ses états

Communiqué de SUD éducation 63/03
Le 08/01/2025

Retailleau dans tous ses états.
Le jour du dixième anniversaire des assassinats de Charlie et de l’Hyper casher, Bruno Retailleau n’a rien trouvé de mieux que de relancer la polémique sur l’interdiction du voile des accompagnatrices lors des sorties scolaires. Et cela certainement au nom de la défense de la laïcité Cet amalgame est indigne.
Il cite la loi de 2004 tout en disant qu’il n’y a pas de loi. En effet la loi de 2004 ne concerne que les élèves : « dans les écoles, les collèges et les lycées publics, le port de signes ou tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse est interdit. »
Cette distinction est importante : les mères d’élèves ne sont pas des élèves. On ne peut pas exiger d’elles la même discrétion.

Que cherche donc Retailleau ?
Rappelons qu’en 2014, le tribunal administratif de Nantes avait interdit la présence d’une crèche de Noël dans le hall du conseil général dont il était le président. Il avait alors réagi par ces mots : « je suis pour une laïcité ouverte et tolérante. Je ne suis pas pour cet intégrisme laïcard. »

Cette défense de la laïcité à géométrie variable montre que ses propos visent à stigmatiser et discriminer les femmes musulmanes. Reprenant ainsi le chemin de Luc Châtel qui avait signé une circulaire en 2012 avec les mêmes intentions. Le Conseil d’Etat avait alors remis en cause cette circulaire.

Retailleau est beaucoup moins regardant sur la laïcité quand il sait que chaque année 10 milliards d’argent public servent à financer l’enseignement privé, quand il sait également que son département, la Vendée est celui où le taux de scolarisation dans le privé est le plus élevé.

Cette sortie de Retailleau est aussi une attaque contre les enseignant·es qu’il considère comme étant incapables de choisir les personnes qui peuvent accompagner une sortie scolaire. Notons que ce sont les ministres de l’Intérieur et celle de l’Education qui se permettent de tels propos.

L’école publique et laïque n’a pas besoin de polémiques politiciennes et encore moins de discriminations sur fond d’amalgames. Elle a besoin de moyens pour fonctionner correctement. Il serait bien plus pertinent de récupérer l’argent gaspillé dans la tentative de militarisation de la jeunesse par le SNU pour permettre les sorties scolaires.