Roger Chudeau, député sortant, « Monsieur École » du Rassemblement national, par ailleurs membre du Conseil scientifique de l'ISSEP (école fondée par Marion Maréchal) et du collectif des Horaces, qui a conseillé Marine Le Pen pour les élections présidentielles de 2017 et 2022, a récemment dévoilé les projets de son parti pour l’école, parmi lesquels certains concernent l’enseignement professionnel.
Pour rétablir un autoritarisme dont il est friand, le RN propose d'envoyer les élèves qu’il considérera comme “perturbateur·trices ou radicalisé·es” dans des centres spécialisés, jusqu'à l’âge de 16 ans. A l’issue de ce parcours, ces élèves se verraient imposer des perspectives d'insertion professionnelle, sans autre possibilité d’orientation.
Deux mesures concernant le collège auront des incidences sur le Lycée Professionnel. Tout d’abord, la fin du collège unique, annoncée par Bardella devant le MEDEF, pour pouvoir orienter dès la fin de la 5e les élèves vers les filières professionnelles. Le RN souhaite poursuivre l’entreprise de Gabriel Attal en faisant du Diplôme National du Brevet un examen de passage en seconde, proposition visant à trier les élèves entre élèves des lycées généraux, technologiques, professionnels ou en Centres de Formation par Apprentissage, instaurant davantage de hiérarchie ainsi les établissements et les filières.
Les projets du RN mettent en avant une école du tri social, déterministe et excluante, à l’opposé du projet émancipateur de SUD éducation. Les quelques mesurettes pour le secteur éducatif du programme du RN pour les législatives 2024 sont démagogiques et ne peuvent résoudre les difficultés du Lycée Professionnel (difficultés de recrutement des personnels, abandon de leur formation par les élèves).
Plutôt que de revaloriser l’enseignement professionnel, Bardella et Chudeau veulent séduire le patronat en leur livrant une main d’œuvre docile, malléable et peu coûteuse et en adaptant l’offre de formation aux besoins réels des branches professionnelles. L’encouragement à l’apprentissage est le signe d’une méfiance à l’égard des personnels des établissements sous statut scolaire. Avec ces propositions, le RN illustre sa politique au service des intérêts du patronat et du capitalisme.
Le Lycée Professionnel et l’école en général doivent rester des vecteurs d'égalité, et non devenir pas un lieu où l’on trie les élèves ! Personnels des Lycées Professionnels, continuons à porter un projet émancipateur pour tou·tes les élèves !