Pour lutter contre le harcèlement scolaire, il faut des moyens humains et des moyens financiers. SUD éducation porte des propositions pour transformer en profondeur le service public d’éducation. Le harcèlement scolaire tue. La violence n’a pas sa place dans les écoles et les établissements scolaires.
Le harcèlement tue : plus de moyens et moins de communication
En 9 mois, nous sommes à 3 suicides, 3 victimes du harcèlement scolaire : Lucas, en janvier, Lindsay en mai et Nicolas en septembre. Chaque suicide affecte et touche toute la profession. La prise en compte par l’institution de la situation vécue par Nicolas, qui a mis fin à ses jours, conduit à s’interroger sur les réponses institutionnelles mais, au-delà de ces drames, il y a trop de situations qui ne sont pas bien prises en charge, pas prises en charge du tout voire pas du tout identifiées. Rien ne semble vraiment avoir changé ou presque 10 ans après le suicide de Marion, âgée de 13 ans. Les dysfonctionnements constatés dans l’académie de Versailles l’attestent. Le plan de lutte contre le harcèlement qui a été présenté, même s’il a le mérite de remettre ce sujet majeur sur le devant de la scène, ne permet pas une lutte efficace sur du long terme et manque cruellement d’ambition au niveau éducation.
Harcèlement scolaire : un questionnaire c’est bien, des formations et des moyens c’est mieux
Dans le cadre du plan ministériel de lutte contre le harcèlement scolaire, les personnels ont été destinataires, pendant les vacances d'automne, d’un questionnaire à faire passer à l’ensemble des élèves du CE2 à la terminale dès la semaine de la rentrée, à partir du jeudi 9 novembre. Ce questionnaire anonymisé, assorti d’un guide de passation pour les personnels, est présenté par le ministère comme un outil permettant de faire un état des lieux des situations de harcèlement dans les écoles et les établissements scolaires.
Pour faire reculer le harcèlement scolaire, SUD éducation revendique :
- la création de postes dans la médecine scolaire et l'assistance sociale,
- la création de postes pour réduire les effectifs par classe et renforcer les vies scolaires,
- la mise en place de vraies formations à l’identification et la prise en charge des situations de harcèlement dans les écoles et les établissements scolaires.
Déclaration liminaire au CSE 19 octobre
En 9 mois, nous avons connu trois suicides, trois victimes du harcèlement scolaire : Lucas, en janvier, Lindsay en mai et Nicolas en septembre dernier. Chaque suicide affecte et touche toute la profession. Les réponses apportées par l’institution ne sont pas satisfaisantes car elles ne travaillent pas sur les conditions structurelles dans lesquelles le harcèlement scolaire apparaît et frappe les élèves. Le harcèlement scolaire est notamment le fruit d’un climat scolaire dégradé par le manque d’adultes formés pour accompagner la scolarité des élèves dans les écoles et les établissements. Les écoles et les établissements scolaires doivent devenir des lieux où il est agréable de grandir et d’apprendre.
Le harcèlement scolaire est également le fruit d’une montée des extrémismes religieux et politiques dans notre société.
Il faut que le service public d’éducation soit en mesure de nommer les violences et le harcèlement LGBTQIphobes, racistes, sexistes ou validistes que subissent certain·es élèves, comme c’était le cas pour Dinah, jeune fille racisée et lesbienne, qui s’est suicidée en 2022. Les jeunes victimes d’homophobie et de transphobie sont 2 à 7 fois plus touché·es par le suicide que les autres jeunes.
Le harcèlement scolaire est également le fruit d’une montée des extrémismes religieux et politiques dans notre société.
Il faut que le service public d’éducation soit en mesure de nommer les violences et le harcèlement LGBTQIphobes, racistes, sexistes ou validistes que subissent certain·es élèves, comme c’était le cas pour Dinah, jeune fille racisée et lesbienne, qui s’est suicidée en 2022. Les jeunes victimes d’homophobie et de transphobie sont 2 à 7 fois plus touché·es par le suicide que les autres jeunes.
Le ministère veut-il vraiment lutter contre le harcèlement et les violences discriminatoires à l’école?-communiqué du collectif d’Éducation contre les LGBTIphobies en milieu scolaire et universitaire
Les dernières annonces ministérielles montrent clairement une prise en charge peu volontariste des LGBTIphobies à l'école et une méconnaissance des réalités alors qu'un nouveau drame marque cette rentrée scolaire. Combien faudra-t-il de suicides d'adolescents et d'adolescentes pour que les ministères nous écoutent? Le Collectif éducation contre les LGBTIphobies en milieu scolaire et universitaire demande à rencontrer Gabriel Attal et lance une pétition afin de rappeler les engagements des ministères.
Des moyens pour lutter efficacement contre le harcèlement
SUD éducation dénonce également l’absence de moyens pour lutter efficacement et sérieusement contre le harcèlement scolaire et le cyberharcèlement. Ce n’est pas à coup de répression que nous mettrons fin au harcèlement qui touche 10% des élèves (soit environ 700 000 élèves). 25% de l'absentéisme concerne des élèves victimes de harcèlement. Un quart de ces victimes envisage le suicide. Les jeunes victimes d’homophobie et de transphobie sont 2 à 7 fois plus touché·es par le suicide que les autres jeunes. La lutte contre le harcèlement scolaire nécessite de créer un climat scolaire serein, sans violence ni entre élèves, ni entre personnels. Pour cela, il faut recruter massivement des personnels mais aussi les former et leur donner du temps banalisé pour leur permettre de construire collectivement des projets, à l’occasion notamment de la journée de lutte contre le harcèlement scolaire. Il faut également être en mesure de nommer les violences et le harcèlement LGBTQIphobes, racistes, sexistes, validistes que subissent certain·es élèves, comme Dinah, jeune fille racisée et lesbienne, qui s’est suicidée en 2022.
Le harcèlement scolaire tue : les propositions de SUD éducation pour lutter contre le harcèlement à l’école
En France, 10% des élèves (soit environ 700 000 élèves) sont victimes de harcèlement. A Mulhouse, le dimanche 24 octobre a eu lieu une marche blanche en la mémoire de Dinah, qui s’est donné la mort le 5 octobre. Dinah est la 19ème victime mortelle du harcèlement scolaire depuis janvier 2021. La mort de Dinah met en lumière une fois de trop l’absence de moyens humains et financiers pour lutter réellement contre le harcèlement scolaire. 25% de l'absentéisme concerne des élèves victimes de harcèlement et un quart d’entre elles envisage le suicide.