Le Ministre a fait aujourd’hui ces annonces suite au travail de la mission “Exigence des savoirs” et à la publication des résultats de l’enquête PISA. Alors que SUD éducation a porté avec les autres organisations syndicales des mesures pour améliorer le service public d’éducation, favoriser la réussite des élèves et lutter contre les inégalités, le Ministre a au contraire choisi de ne pas écouter les personnels et de promouvoir une vision passéiste et hors-sol de l’école .
L’enquête PISA montre qu’en mathématiques et en compréhension de l’écrit le nombre d’élèves peu performants a augmenté et le nombre d’élèves très performants a, au contraire, diminué. De même, le poids des inégalités sociales dans les résultats des élèves reste élevé. Face à ces constats, il aurait fallu engager des moyens pour démocratiser l’école et garantir de meilleures conditions d’études à tous les élèves et surtout aux élèves les plus défavorisés, en commençant par baisser le nombre d’élèves par classe car la France compte les classes les plus chargées parmi les pays de l’OCDE.
Au contraire, le ministre Attal a choisi des mesures profondément inégalitaires et dont les études montrent qu’elles pénalisent profondément les classes populaires : le redoublement et la mise en œuvre de groupes de niveau au collège en français et en maths.
Alors que le bilan des groupes d’approfondissement et de soutien en sixième est négatif tant au niveau pédagogique que dans ses effets sur l’organisation des collèges, le Ministre s’entête dans de mauvaises réponses : les groupes de niveau font baisser le niveau moyen et ne profitent qu’aux élèves qui sont déjà performants. Il ouvre ainsi la voie à une remise en cause du collège unique.
Attal poursuit ainsi l'œuvre de Jean-Michel Blanquer avec les Savoirs fondamentaux en dessinant une école à deux vitesses : celle du lire-écrire-compter et des actions cognitives simples pour les élèves des classes populaires, celles des activités complexes, de l’approfondissement pour les élèves des classes aisées. Le déploiement des outils d’Intelligence artificielle en classe de seconde est une mesure qui ne prend en compte ni les inégalités d’accès au numérique, ni la réflexion écologique nécessaire sur les nouvelles technologies.
Dans le premier degré, si on peut espérer que la rénovation des programmes permette d’y intégrer des objectifs d’apprentissage concernant notamment l’éducation à la vie affective et sexuelle, le retour annoncé à des prescriptions annuelles va à l’encontre du respect du rythme des élèves. La même volonté de normalisation des enseignements se retrouve dans l’annonce d’une labellisation des manuels scolaires et d’une commande centralisée des manuels de CP et de CE1 pour la lecture et les mathématiques. SUD éducation rappelle son attachement à la liberté pédagogique : ce sont les enseignant·es qui sont les plus à même de choisir la méthode et les outils adaptés à leurs élèves.
Enfin, le ministre Attal a choisi de céder aux pressions de l’extrême-droite et des réactionnaires en revenant au calcul du contrôle continu pour le brevet via les notes et non via les compétences. Pour SUD éducation, cette mesure est uniquement destinée à la communication.
SUD éducation dénonce ces mesures qui visent à recycler les méthodes du passé pour répondre aux problèmes de l’école d’aujourd’hui. SUD éducation appelle les personnels à discuter dès à présent de la construction d’une mobilisation massive pour un service public d’éducation égalitaire.