La prime perçue par les enseignants exerçant en REP + s’élève à 5114 € brut par an. Cette part est la part fixe. Une des inventions de Blanquer est d’avoir ajouté à cette part fixe une part modulable dans la logique du salaire au mérite.
Cette part modulable comporte 3 niveaux :
- Niveau 1 : 702 euros annuel brut (600 euros net) : 25% au plus des agents de l’académie exerçant en REP+ seront concernés.
Niveau 2 : 421 euros annuel brut (360 euros net) : 50% des agents de l’académie exerçant en REP+ seront concernés.
Niveau 3 : 234 euros annuel brut (200 euros net) : pour les 25% restants
L’attribution vaudra pour l’ensemble des agents d’un même établissement ou d’une même école. Les heureuses et les heureux élu.e.s et aussi les moins heureux seront donc désignés par la hiérarchie.
Selon quels critères ?
"Dans un contexte de crise sanitaire, pour la première année de mise en œuvre de cette part modulable et à titre transitoire, pour l’année scolaire 2021-2022, la prise en compte de l’engagement professionnel portera sur la période de juillet à décembre 2021 et visera donc à soutenir, encourager et reconnaître l’investissement collectif des équipes notamment dans la mise en œuvre de la continuité pédagogique, dans la mise en place de dispositifs d’accompagnement des élèves et de lutte contre le décrochage qui se sont déployés au travers par exemple de la participation à Vacances apprenantes/ École ouverte, aux stages de réussite, à devoirs faits, aux Cordées de la réussite…" (extrait de l’arrêté du 28 juin 2021)
Il est notable que la définition des critères entre parfaitement dans la logique « travailler plus pour gagner plus » déjà énoncée par Macron, au printemps en campagne. La prime entend récompenser la très fameuse « continuité pédagogique ». Il pourrait paraître choquant que ce soit ceux qui étaient souvent aux abonnés absents qui se chargent de désigner celles et ceux qui doivent être récompensés.
C’est le CTSD du 27 juin qui doit attribuer ces différents niveaux de prime.
Face à l’aberration d’un tel système, dans le 63, l’administration s’en sort en promettant une prime variable tournante entre les écoles REP+ chaque année avec d’autres critères que ceux énoncés dans la circulaires mais tout aussi critiquables (ici, c’est le secteur géographique qui primerait).
A SUD éducation nous sommes totalement opposés à cette logique de primes pour les uns et pas pour les autres. Les établissements et les personnels sont mis en concurrence alors que l’appellation même de « Réseau » pourrait signifier la volonté de favoriser les solidarités.
Nous sommes opposés à cette individualisation des salaires.
Nous sommes pour l’égalité salariale, pour un même déroulement de carrière pour toutes et tous.
Nous sommes pour l‘intégration des primes dans le salaire et donc pour leur transformation en point d’indice. Dans l’état actuel des choses ces primes n’entrent pas dans le calcul du montant de la pension.